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Türkiye’de din ve devlet

ETAT ET RELIGION EN TURQUIE

  • Notre sujet aujourd’hui, c-a-d les rapports entre l’Etat et la Religion en Turquie ont toujours attire l’attention en France.
  • 1) D’abord, historiquement, parce que la France radicale et anticlericale a beaucoup inspire Atatürk dans ses exploits en matiere de cette « religion laique » avec ses symboles, sa liturgie et ses fetes. Par exemple, l’abolition du califat en 1924 a ete accueuilli en France comme « une victoire de la Raison et des Lumieres sur la superstition et l’obscurantisme ». Atatürk etait devenu « le petit pere [Emile] Combes de l’islam » et Edouard Herriot, grande figure du radicalisme III. Republique et inamovible maire de Lyon etait simplement fascine par la laicisme et la ferveur positiviste de la Republique Kemaliste. (CEMOTI, p.20).
  • 2) D’autre part, toujours historiquement, certains milieux de la France­ etaient egalement tres interesses, mais d’une tout autre maniere. Des journalistes comme Felix Valyi et Mme Berthe Georges-Gaullis avaient espere que la nouvelle Turquie se ferait un bouclier de l’Europe contre la Russie communiste et qu’elle serait du point de vue organisation sociale une sorte d’Empire ottoman reforme. Ils ont eu une peur bleue lorsque cette nationalisme et laicisme a la turque a voulu fermer les ecoles ve hopitaux françaises chretiennes en Turquie parce que cela nuirait a la presence culturelle que la France assurait a travers la scolarisation des elites locales.

(Dans les colonies, le meme etat d’esprit avait reconnu aux communautes confessionnelles le droit de produire des normes juridiques en matiere de statut personnel et par ce fait, en Algerie française par exemple, d’ecarter les musulmans des droits civiques ; le meme Code est encore en vigueur a Mayotte, territoire français d’outre-mer. (p.9).

  • Mais, laissons l’histoire de cote et revenons a nos jours, parce que c’est la qu’il y a quelque chose qui attire l’attention de la France entiere sur un sujet plutot « turc »: Le probleme qui continue de donner tant de mal de tete a la circulaire Bayrou (1994) a ete importe en etrenne en France surtout par des fillettes d’origine turque. Il se nomme en français : le probleme du foulard islamique. (Pourquoi « foulard », je l’ignore ; on a sans doute voulu minimiser son importance en l’otant de la tete et en le faisant descendre au cou !)

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  • Passons maintenant du style journalistique a un discours plus academique et permettez moi de vous communiquer une note etimologique et de vous donner d’abord l’origine des deux termes dont je vais me servir durant cette conference : Laicite et secularite.
  • Laicite et laicismevient du Latin Laicus (« du peuple »), terme oppose de Clericus qui est l’origine du mot « clerge ».

Laicite est employe dans les pays francophones et de confession catholique. Elle est un attribut de l’Etat. En France, c’est « la Republique » que les Constitutions de 1946 et 1958 definissent comme « laique ».

  • Secularite et secularisme: vient du Latin Soeculum (« siecle », c-a-d « contemporain »)

Secularite est employe dans les pays anglophones et germanophones et de confession protestante. Elle est un attribut de la Societe et non de l’Etat. En Angleterre on n’en parle meme pas car la societe n’en a pas besoin : elle est secularisee a ce point. On peut sans hesiter dire que la politique de laicisme est inversement proportionnelle au degre de secularisation d’une societe.

Pourquoi cette difference entre deux termes qui veulent dire, tous les deux, que la souverainete appartient a la Nation et guere a Dieu?

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La reponse est plutot simple :

Dans la premiere categorie (catholiques), le concept du source du pouvoir a passe du Dieu a la Nationpar la pression de l’appareil d’Etat, parce qu’une Bourgeoisie plutot debutante y etait confrontee a un Ancien Regime (feodalite) assez robuste muni d’une confession assez radicale.

Tandis que dans la seconde (protestants), la societe s’est libere d’une situation sprituelle d’une maniere beaucoup plus souple et sûr, par un processus beaucoup plus long qui desarma parfaitement l’Ancien Regime (Henry VIII de l’Angleterre, qui voulait se debarrasser de son epouse pour en marier une autre, a « nationalise » l’Eglise et confisque ses plus de 2 siecles et demi avant la Revolution Française), tout ça s’est effectue sous une bourgeoisie beaucoup plus sure d’elle-meme parce qu’elle etait beaucoup plus forte, et aussi beaucoup moins confrontee a une confession qui etait presque « nationale ».

La laicite est donc plutot le probleme de liquider l’Ancien Regime et si nous laissions de cote des pays comme l’Israel et la Grece ou, pour des raisons historiques, l’Etat et la Religion font bien la paire ; nous pourrions distinguer trois categories de pays du point de vue de relation Etat et Religion :

  • Des pays qui n’ont jamais connu la Feodalite : Les USA. Dans ces pays l’Etat n’a rien a craindre de la Religion d’autant plus qu’il y profite d’une multiplicite de cultes, car le fondement de la laicite c’est d’abord l’existence de plusieurs confessions sensiblement egales en force. (p.43). (Au contraire, l’Etat en profite pour assurer l’ordre social a travers une multitude d’eglises qui reduisent la dimension du milieu social dans lequel l’individu est controle par le systeme).

Dans ce pays l’Etat est tout a fait neutre de ce point de vue : Il ne salarie ne subventionne ni empeche aucune religion et aucun culte et cela est ecrit dans le premier amendement de la Constitution. Cela veut dire qu’il y a la une vraie separation de l’Eglise et de l’Etat.

Du point de vue l’usage des symboles confessionels, bien que ce pays soit tres liberal en matiere de cultes,  (il avait ete d’ailleurs cree par des gens qui fuyaient leur pays a cause de l’intolerance religieuse), le port des symboles religieux y est toujours tres discute.

  • Des pays qui ont liquide l’Ancien Regime par une revolution infrastructurelle (« d’en bas ») : L’Angleterre et la France, avec toutes les reserves sus-mentionnees.

Dans ces pays aussi il y a separation entre les deux institutions mais contrairement aux USA ils ont passe par une stade ou l’Etat a controle et meme oppresse l’Eglise.

D’autre part, bien que ces pays n’ont rien a craindre de l’Ancien Regime, ils sont confrontes a ce probleme cree par des religions et confessions etrangere a la culture europeenne.

  • Des pays qui ont cherche a liquider l’Ancien Regime par une revolution superstructurelle (« d’en haut ») : Je ne peux en citer qu’un seul : La Turquie.

Elle a encore beaucoup a craindre de l’islam pour beaucoup de raisons :

  1. Parce qu’elle n’a pas pu liquider le mode de production feodale et que par consequent les reformes superstructurelles de l’Etat revolutionnel Kemaliste effectuees pour creer une societe occidentale ont cree des reactions dans un pays a 98 % musulman.

Il y avait un seul avantage pour les Kemalistes, c’est que la laicite n’etait pas simplement « importee » mais avait ne bonnes racines historiques. Premierement, l’Etat avait toujours et completement domine la Religion, tout comme en Byzance d’ailleurs. Les Fetwas (l’opinion de la classe religieuse) etaient delivres par le Şeyhülislam, mais seulement quand le Sultan le lui demandait expressement. En outre, le Sultan pouvait le destituer quand bon lui semblait et le faire executer si necessaire : Il etait simplement un fonctionnaire d’Etat comme tous les autres membres de l’Ulema. Deuxiemement, l’Empire n’etait pas gouverne par la loi du Cheri seulement, mais surtout par des Kanun crees par les firmans des Sultans. Troisiemement, les reformes occidentalistes avaient commence des le debut du 18e siecle et avaient culmines dans le mouvement du Tanzimat au milieu du 19e, pour trouver leur apogee, enfin, dans les reformes des Jeunes Turcs apres la 2e constitution de 1908. Il ne faut pas non plus oublier que la scolarisation laique avait de loin precede ces reformes occidentalistes (en France, ça a ete la meme chose).

  1. Parce que la bourgeoisie « nationale » que le Kemalisme a cherche a creer etait trop faible et avait trop peur du communisme. De plus, elle avait besoin de faire du populisme pour obtenir des votes. Elle a donc detruit une a une les reformes laiques pour obtenir des votes a partir de 1950, les premieres elections libres.

Surtout de ce point de vue, l’histoire des laicismes en France et en Turquie sont diametricalement opposes : En France, le laicisme a gagne du terrain lorsque le processus democratique etait en bonne marche et a perdu du terrain pendant le regime Vichy, par exemple. En Turquie, la laicite est imposee par le regime autoritaire Kemaliste, ensuite une transition democratique a favorise la liberte d’expression culturelle mais aussi le developpement d’une action politique islamique, enfin, cette mutation est denoncee par les elites occidentalisees qui supportent une intervention militaire qui pretend restaurer l’ordre laique. (p.86, 29).

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  • Jusqu’ici, c’etait mon introduction. Mais n’ayez pas peur, je ne serai pas trop long en ce qui concerne le reste. Je vais tout simplement faire un resume de la laicite en Turquie tout en faisant la comparaison avec l’experience de la France.
  • Tout de suite apres la declaration de la Republique en Octobre 1923, les Jacobins qu’etaient les Kemalistes ont lance les reformes laiques que vous connaissez trop bien :
  1. Laicisation de l’Etat :

En un seul jour en 1924 le regime a aboli le Califat, l’a remplace par La Direction des Affaires Religieuses placee sous l’autorite du Premier Ministre, a mis la main sur les Fondations pieuses et leurs revenus. En 1928 « Islam comme religion d’Etat » sera abrogé de la Constitution et le terme « laicite » le remplacera en 1937 (cela arrivera en 1958 en France).

  1. Laicisation de la Societe :

En 1926 le regime a adopte le Code civil suisse touchant ainsi au coeur d’application de la Şeriat. Les femmes turques ont eu le droit de vote 11 ans avant les françaises. Les tribunaux religieux sont suppresses et entierement reorganises sur le modele français. En 1928 l’alphabet latin a ete adoptee, portant un autre coup mortel au monopole culturel des religieux. D’ailleurs, le regime Kemaliste fermera systematiquement les ecoles imam-predicateurs et les facultes de theologie et procedera a une nettoyage nette de cours de religion dans les ecoles primaires et moyennes.

Entretemps, aucune mosquee ne sera construit et la mosquee de Sainte Sophie sera transformee en musee nationale. D’une cote le regime ferme les couvents, d’une autre il  edifie les profils, bustes, statues et citations d’Atatürk symbolisant l’unite du corps national.

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La meme chose a ete vecu en France entre la Revolution et 1905. L’Etat revolutionnaire a completement mis sous tutelle l’Eglise par la Constitution civile du Clerge. Puis, c’est l’obligation et gratuité de l’enseignement primaire, abolition du caractere religieux des cimetieres devenus communaux. Les crucifix ont disparu des salles de classe et des tribunaux, les biens de l’Eglise ainsi que les edifices de culte sont devenus propriete d’Etat (cathedrales), de communes (eglises), et de departements (eveches).

L’apogee, c’est la Loi de Separation des Eglises et de l’Etat (1905).

Marianne a vaincu Marie. (p. ?)

En meme temps, c’est la fin du Kemalisme a la française.

Car, a partir de 1914, cette laicite de confrontation fait peu a peu place a une laicite de compromis. Le terme laicite entre dans la Constitution de 46 mais la societe française est maintenant secularisé et la laicite n’est plus un theme majeur du movement social. On n’en parlera point en 1968 mais plutot de Vietnam (p. 12) et de la revolution sexuelle ensuite. C’est maintenant la Separation des deux E. L’Etat ne s’interesse plus a dominer l’Eglise et l’Eglise a completement renonce a exercer un pouvoir politique. « Les ‘deux France’ se sont mutuellement apprivoisées ». (p.64).

Tel fut la deuxieme et finale acte de la piece de laicisme en France.

Alors, qu’est-ce qui se passe en ce qui concerne le « foulard » ? De quoi est-ce que l’Etat a peur puisque l’islam ne peut exercer un pouvoir politique en France et que le foulard n’est autre qu’une revendication d’identite communautaire?

Je crois qu’il s’agit de deux choses :

1) Un peu de peur : La France souffre du fait que sa laicite n’est pas du tout la meme chose que le secularisme Americain où l’Etat ne doit aider aucun culte. En France il est permis aux ecoles confessionnelles de beneficier d’une aide de l’Etat et des collectivites locales, tandis qu’en 1905 (« art. 2 : La Republique ne reconnait, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ») (p.303) cela n’etait pas le cas.

Integrité aurait voulu que l’Etat aide les institutions Islamiques aussi, or, il ne le veut pas pour maintes raisons, parmis lesquelles figure « troubles de voisinage ». On a peur que, une fois le foulard permis, viendra les demandes pour subventions a l’islam.

De ce point de vu, la France semble payer la facture retardee de son passe colonialiste.

2) Un peu de mépris : Il semble que le probleme du foulard en France est moins un probleme de laicite que celui d’une segregation contre les etrangeres de religion differente et de culture/classe inferieures. Si le port de la kippa juive et celui des grandes croix catoliques est tolere sans restrictions et si les aumoneries ont droit de cité dans les etablissements scolaires publics (p.24), l’interpretation du foulard comme « ostentatoire », « proselytiste » et « propagandiste » n’est pas tout a fait integre.

  • Maintenant, pour finir enfin, revenons a la Turquie.

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  • Le jacobinisme Kemaliste a dure, comme nous y avons deja fait allusion, jusqu’au premieres elections libres. Des lors, a part des facultes de theologie, les ecoles imam-predicateurs ont pousse comme des champignons and leurs milliers d’eleves ont obtenu en 1973 le droit d’entrer dans des facultes comme Sciences Po et Droit où les hauts fonctionnaires de la Republique etaient formés.

C’etait le commencement de la formation de la contre-elite islamiste.

  • Ce qui est beaucoup plus interessant etait la relation de l’Etat avec la Religion sous le regime du coup militaire de 1980. Contrairement au model dont nous avons deja parle, ce regime autoritaire, tout en aneantissant la gauche de toutes les nuances, a amene l’obligation de cours de religion jusqu’a dans les classes de lycees : La religion etait desormais conçu par les militaires (et par la bourgeoisie) comme une colle sociale contre les deux K : Communisme et Kurdisme.
  • Sous le coup militaire, le budget de la Direction Generale des Affaires Religieuses a atteint des chiffres enormes, par exemple 1, 5 celui des Ministere des affaires etrangeres, 2 fois m. de l’interieur et de culture reunis, 3,5 celui de l’Industrie, 6 fois celui du Tourisme, 10 fois celui de m. de Travail.
  • Maintenant la Direction Generale compte 90.000 imam de mosquees dont seulement la moitie proviennent des ecoles imam-predicateurs : Ils preferent devenir des chef de police et surtout des sous-prefets.
  • Il existe actuellement plus de 70.000 mosquees (contre 860 hopitaux). On construit 1500 mosquees annuellement soit 1 mosquee tous les 6 heures (contre une ecole tous les 6 jours). La Direction Generale a recemment declaré en l’an 2010 le nombre de son personnel remontera a 238.000 et le nombre de mosquees a 103.000.

C’est le resultat du laicisme kemaliste dans les annees 90.

  • Par contre, La Direction Generale ne peut plus influencer la communaute musulmane en Turquie. Elle a maintes fois officiellement declaré qu’il ne fallait plus construire de mosquees et que les imams devaient monter au minaret pour chanter l’appel a la priere au lieu du se servir les haut-parleurs. En vain ; rien n’en fut. La meme Direction Generale institué en 1924 pour mettre l’islam sous tutelle de l’Etat sert a present a mettre l’Etat sous la tutelle de l’islam.
  • C’est aussi sous le regime militaire qu’a commencé le probleme du foulard (cela s’appelle « probleme du türban » en Turquie). Les generaux avaient mis des sommes enormes de fonds publics au service de l’islam et obligé les lyceens a suivre des cours d’islam mais, pour montrer leur Kemalisme, avaient interdit aux jeunes filles d’entrer a l’universite la tete couverte !
  • Entretemps, le parti islamiste a obtenu 22 % des voix, soit le plus fort pourcentage parmi tous. La grande majorite de ces votes provenaient des bidonvilles des metropoles : Elles etaient des votes de proteste contre une globalisation destructrice des masses travailleuses.
  • Beaucoup plus interessant et important etait la naissance, lors du regime Özal dansles annees du regime militaire, du « Capital Islamique (ou Vert, ou Anatolien)» qui finançait le parti et divers activités islamiques. Les islamistes avaient cree « 854 ecoles privees, 900 ecoles publiques, pres de 5000 cours prives de Koran, 124 radios prives, 41 chaines de TV, 5200 journaux locaux, 11 institutions de finance controllant 1,3 milliards de dollars, 7 grands holdings, plus de 7000 corporations, plus de 2000 auberges de jeunesse, 4000 associations, 4500 fondations pieuses, 40 prefets et 300 sous-prefets »Les leaders islamiques ont commencé a discuter si la « transition » serait « avec ou sans effusion de sang »! On disait aussi que la Turquie allait « tomber comme l’Algerie ».
  • La Turquie est pleine de surprises ! A tant de « provocations », les Kemalistes ont repondu de la bouche des militaires, revenus maintenant au jacobinisme Kemaliste des 1930. Dans une communique publiee en Fevrier 1997 par le Conseil de Securite Nationale, les militaires ont contraint le gouvernement civil, entre autres mesures laicistes, a fermer les ecoles moyennes imam-predicateur. Ce fut un coup porté au coeur du processus islamiste car a 11 ans en eleve peut etre envoye a ces ecoles bon gre-mal gre, mais pas a l’age de 15 ans. Cela peut sonner le glas de la surproduction contre-elite islamique. Le parti islamique fut entretemps clos par la Cour Constitutionnelle (Janvier 1998).
  • La vraie surprise etait ailleurs : La grande bourgeoisie turque (TÜSİAD) avait commisssionné a un professeur de gauche (Prof. Tanör, chassé de son poste universitaire pendant le coup militaire de 1980) un rapport sur la situation en Turquie et cela fut publié un mois avant (Janvier 1997) le communiquee des militaires : Le rapport demandait les memes mesures anti-Islamistes, y compris la cloture des ecoles moyennes imam-predicateurs !
  • Qu’est-ce qui etait devenu a la grande bourgeoisie et a l’Armee ?

Simplement, l’Union Sovietique disparue, ils n’avaient plus peur du Communisme et le Kurdisme (le PKK) avait ete militairement vaincu. Par contre, les Islamistes etaient devenus trop !

  • Maintenant que le vote du nouveau parti islamique est tombe et que le drapeau de l’islamism ne flotte plus comme auparavant, une question est en train d’etre discutee en Turquie : « Sommes-nous arrives a 1905 ?»
  • Evidemment, la question n’est pas posée ainsi. Mais il est clair que le laicisme Kemaliste ne peut plus continuer comme ça. Il reste a savoir si d’une laicite de confrontation qui ne confronte plus les islamistes mais bien au contraire, on devrait passer a une separation de l’Etat et l’islam et comment ?
  • Entretemps, le probleme du foulard continue toujours dans les universites et les foulards portés dans certaines institutions officielles par des fonctionnaires femmes continue de creer des crises.
  • Il faut avouer que, pour les Kemalistes radicaux, l’affaire du foulard islamique implique bel et bien un mepris, mepris contre « ces insectes noires ! » . Mais il faut aussi avouer que la peur ressenti en Turquie a des racines un peu plus longues que celle d’en France.